Karate contra mafia est un petit joyau méconnu dans le monde des nanars d'arts martiaux. Le scénario est d'une simplicité terrifiante (un jeune karateka est embrigadé malgré lui dans un trafic de diamant et va bagarrer des criminels pour prouver son innocence) mais le décorum en fait un objet de cinéma tout à fait spécial.
Tourné avec un budget lilliputien, le film regorge de détails hilarants dus notamment au fait qu'il soit tourné à l'arrache sur les îles Canaries et que l'action est supposée se déroulée à Hong-Kong. Les acteurs sont des marins chinois recrutés au dernier moment sur un cargo de passage, les voitures ont toutes la même plaque minéralogique, les déguisements viennent de la Foir'fouille et les sbires du méchant sont tous cagoulés pour dissimuler le fait que ce sont des karatékas espagnols.
Ramon Saldias admet sans problème avoir tourné avec les moyens du bord et son ingéniosité est remarquable. À défaut de savoir-faire, il y a une volonté de bien faire (ou plutôt une volonté de faire suffisamment bien pour se mettre un peu de blé de côté).
Les combats sont nuls, la caméra se balade partout sans savoir quoi faire, les courses poursuites sont d'une lenteur rarement égalée (mais sauvées par une musique entraînante à défaut d'être de qualité), bref, Karaté contre mafia c'est 1h20 de bonheur. Si vous avez la chance d'en trouver une version sous-titrée ou si vous parlez espagnol, jetez-vous sur la perle ibérique des films d'arts martiaux hong-kongais.